Le tollé de la BBC

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La polémique est vive depuis quelque temps outre-Manche. Tout est parti d'un appel du Comite d’urgence pour les catastrophes, qui regroupe une douzaine d'ONG dont la Croix Rouge britannique et Oxfam. Son objectif: lever des fonds pour aider la population palestinienne de Gaza, touchée sévèrement par les tirs Israéliens. Les trois grandes chaînes terrestres britanniques, ITV, Channel 4 et 5, ont accepté de diffuser cet appel.
 
Mais la
BBC a refusé, au nom de la nécessité d'impartialité. Elle a été rapidement accusée par les organisations pro-palestiniennes, pour qui la couverture de la guerre sur la chaîne avait déjà été favorable à Israël. "Il s'agit d'une crise politique avec des conséquences humanitaires graves", se défend le directeur-général de la radio-télévision publique, Mark Thompson.  "Nous voulons couvrir l'aspect humanitaire de cette histoire (...) dans nos programmes d'information où nous pouvons le remettre dans son contexte, ce qui nous permet de le faire d'une façon soigneusement équilibrée et objective", plaide-t-il.
 
Tout d'abord isolée, la chaîne publique a reçu le soutien de
Sky News, son homologue privée spécialisée dans l'actualité en continu. "Le conflit à Gaza constitue l'un des sujets les plus difficiles et les plus disputés qu'un média ait à couvrir. Notre engagement en tant que journaliste est de couvrir tous les aspects de ce sujet avec une objectivité intransigeante", souligne John Ryley, le patron de Sky News. "En tant que chaîne internationale, nous devons nous concentrer sur notre rôle principal, qui est de couvrir un sujet et pas d'en devenir acteur", renchérit son rédacteur en chef pour l'international, Adrian Wells.

 

Malgré ces explications, les détracteurs de la BBC ne décolèrent pas. Une soixantaine de députés de tous bords ont soutenu une motion appelant la chaîne, qui a reçu plus de 15.000 plaintes, à revenir sur sa décision. La coalition pacifiste Stop the War, qui a co-organisé les nombreuses manifestations pro-palestiniennes de ces dernières semaines à Londres, demandent aux contribuables à renvoyer symboliquement leur reçu de la redevance, source quasi-unique de financement de la chaîne publique.

Le débat s'est également déplacé sur le terrain religieux. Le chef de l'Eglise anglicane, Rowan Williams, a ainsi  appelé à privilégier l'humanité plutôt que l'impartialité. Pour l'archevêque de York, John Sentamu, en "refusant cette demande, la BBC a déjà pris parti et compromis son impartialité".
 
En revanche, Gordon Brown, le Premier ministre, n'a fait aucun commentaire. "
Il ne revient pas au gouvernement de dire à la BBC ou à toute autre chaîne ce qu'elle doit diffuser ou pas", explique-t-on au 10 Downing Street, en précisant simplement que Gordon Brown soutient l'appel aux dons.

 

Je pense qu’il est très difficile d’avoir une opinion tranchée sur ce sujet. Evidemment il est indispensable que le maximum de gens aide les populations en besoin qu’elles soient palestiniennes ou autre d’ailleurs. Mais dans un contexte religieux houleux au proche orient, il semble tout de même compréhensible que la BBC craigne la récupération politique et/ou religieuse si elle acceptait de diffuser cet appel. Je suis très partagée.

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